Zoom sur… le torcol fourmilier !
La semaine dernière, nous avons accueilli un jeune torcol fourmilier très certainement en phase d’apprentissage de vol…
Espèce rarement observable dans la nature, c’est un oiseau nichant principalement en campagne avec une préférence pour les bosquets, les haies et les vergers, les parcs, c’est-à-dire des zones conjuguant des arbres et des espaces herbacés.
Ce jeune torcol a été récupéré chez un particulier, suite à l’attaque d’un chat. Il avait donc une plaie à l’aile, nécessitant des soins…
Découvrons-en un peu plus sur cet animal rare, “mi-serpent mi-oiseau” !
Il avance, furtif, dans sa robe d’écailles, Sondant les alentours en quête de fourmis. Son plumage cryptique au milieu des broussailles, le rend presque invisible aux yeux des ennemis.
Le Torcol fourmilier (Jynx torquilla) doit son nom à la curieuse façon qu’il a de tordre le cou et tourner la tête dans tous les sens. Bien qu’appartenant à la famille des pics, son apparence est plus proche de celle des passereaux.
A mi-chemin entre plumes et écailles, sa livrée couleur d’automne passe inaperçue dans les feuilles mortes et les herbes sèches. Sa façon de louvoyer entre les touffes de végétation fait penser davantage à un serpent qu’à un oiseau.
S’il est surpris ou dérangé, au sol ou au nid, il se contorsionne de telle manière que son cou s’étire et se tord à l’extrême, donnant à sa tête aux plumes hérissées une expression étonnée qui nous entraîne involontairement à tourner aussi la nôtre. Ce n’est pas pour rien qu’il est appelé torcol ! Afin de pousser la comparaison un peu plus loin, il associe à ces torsions presque comiques, des sifflements faciles à confondre avec ceux d’un serpent. Il n’en faut pas plus pour décourager d’éventuels prédateurs, croyant avoir affaire à un venimeux adversaire !
Le torcol fourmilier consomme surtout des fourmis et leurs larves, soit en les picorant le long des branches, soit en fouillant le sol et en éventrant des fourmilières de son bec pointu. Il peut d’ailleurs avaler jusqu’à 150 fourmis à la suite !
Son bec cache une langue rosâtre longue et collante de plusieurs centimètres, qui reste enroulée quand il ne se nourrit pas. Il peut aisément déloger des larves ou des insectes en sondant les crevasses de l’écorce, ou les fissures entre les pierres des murs et des édifices ou même également parfois projeter sa langue pour saisir des insectes volants !
Le torcol fourmilier niche dans des cavités naturelles, d’anciens nids abandonnés par d’autres oiseaux ou dans des nichoirs. Si un nid est déjà préparé, et même s’il y a des œufs ou des nouveau-nés, il éjecte tout ce qui se trouve dans la cavité !
Il est habité par une sorte d’instinct destructeur qui le quitte dès que sa propre reproduction est en route. Il utilise les nids des pics épeiches, des pics verts, des rouges queues à front blanc, des sittelles… Jamais un torcol ne creusera lui-même son nid. Au mieux, il débarrassera l’entrée de quelques aiguilles de bois pour en faciliter l’accès !
Après une quinzaine de jours d’incubation, la femelle couve les nouveaux-nés pendant les cinq premiers jours, car ils sont nidicoles et complètement dépourvus de duvet. Une semaine plus tard, ils ont grandi, bien nourris par les deux parents quasiment toutes les dix minutes.
Les jeunes s’envolent à l’âge de trois semaines, et quittent rapidement le site du nid, car une seconde couvée sera mise en route, parfois même une troisième.
Espèce quasi menacée !
Le torcol fourmilier est souvent décimé pendant l’hivernage en Afrique : l’usage intensif des pesticides dans les champs détruit les parasites, mais aussi d’autres espèces. Les torcols dépassent rarement leur troisième année, et la plupart des reproducteurs ont tout juste un an…
C’est le cas de notre jeune torcol, né il y a quelques semaines….