Nouvelles du Grand Duc de mi-Novembre…
Des nouvelles du Hibou Grand Duc accueilli mi-novembre suite à une collision avec un véhicule et transféré immédiatement au Centre de Soins de Rosenwiller…
Il souffrait d’une fracture de l’humérus à l’aile gauche. Le vétérinaire l’a opéré et lui a posé une broche avec un fixateur externe afin de consolider le mieux possible l’os brisé. D’autres news après sa prochaine visite chez le vétérinaire prévue fin décembre…
La réparation des fractures chez les oiseaux :
un véritable défi !
Les Oiseaux sont caractérisés par une adaptation totale au vol ; leur squelette y participe beaucoup et les os réussissent le parfait compromis entre solidité et légèreté : les corticales (parois osseuses) sont très fines, certains os communiquent même avec le système respiratoire (sacs aériens) afin d’être encore plus légers.
Un oiseau blessé souffrant d’une fracture est irrémédiablement handicapé et ne peut survivre à l’état sauvage. Ceux qui sont accueillis au centre ont subi des traumatismes violents : choc dans une baie vitrée, collision avec un véhicule, tir par arme de chasse. Les fractures sont alors ouvertes et souvent anciennes et infectées. Les soins doivent aboutir à une réparation parfaite car l’oiseau doit être relâché et capable de survivre et de se nourrir seul. La moindre séquelle pourra se révéler fatale dans la nature.
Les techniques de réparation des fractures, similaires sur le principe à celles utilisées chez les autres espèces (et l’homme), doivent néanmoins s’adapter à l’oiseau sauvage et permettre une remobilisation du membre aussi rapide que possible pour éviter la perte de la fonction du vol par ankylose ; elles sont légères et ne doivent pas blesser l’oiseau.
A la difficulté de l’intervention s’ajoutent les risques de l’anesthésie pour des oiseaux qui sont en général de petite taille, affaiblis et en état de stress. La simple manipulation d’un rapace comme l’Epervier d’Europe peut suffire à provoquer un arrêt cardiaque ! L’utilisation de techniques d’anesthésie gazeuse permet de limiter les risques et assure un réveil plus rapide de l’animal.
Le vétérinaire choisit tel ou tel traitement en fonction du type d’oiseau et du type de fracture :
La contention externe.
Cela consiste à immobiliser le membre atteint à l’aide d’un pansement (avec ou sans attelle). Cette option relativement simple n’est indiquée que pour les fractures simples ou peu déplacées. Elle peut aussi servir de maintien après une intervention chirurgicale.
Les techniques chirurgicales :
– fixation interne : broche (petite tige métallique) à l’intérieur de l’os associée ou non à un cerclage métallique. La pose de plaque métallique n’est pas adaptée aux oiseaux sauvages.
– fixation externe : montage utilisant des broches placées à travers l’os et reliées entre elles par un montage rigide (cf shéma ci-contre).
Après cette première phase de soins les oiseaux sont hospitalisés au centre de sauvegarde en boxes fermés où ils reçoivent les soins post-opératoires.
Si tout se passe bien, ils seront placés en volière de réadaptation où ils pourront se reconstituer une masse musculaire suffisante avant leur retour à la liberté.
[article de Sylvain Bourg – Picardie Nature ]
Croisons les doigts pour que ce Grand Duc d’Europe puisse guérir et être relâché !