[ Conseils ] Hirondelle et martinet, on fait quoi ?
Lorsqu’un particulier nous apporte une jeune hirondelle tombée du nid, il reconnait toujours une hirondelle… Mais une hirondelle rustique ou une hirondelle de fenêtre ? La rustique (dite « hirondelle de cheminée ») a la gorge rousse… C’est facile ! Les hirondelles sont insectivores, nous les nourrissons donc avec de petits vers de farine, ou de la viande hachée émiettée avec de la pâtée insectivore. Les hirondelles peuvent être replacées dans les nids d’autres parents, qui les adopteront sans problème (attention cependant à ce que le jeune ait environ le même âge que les autres petits du nid et prenez garde à ne pas déranger la couvée quand les parents sont dans les parages.).
Pour les martinets, c’est autre chose. Le martinet mange la même chose que l’hirondelle (il se nourrit d’ailleurs comme elle, en volant et en ouvrant grand le bec), et fait à peu près la même taille. Mais la comparaison s’arrête là. Il niche en hauteur, généralement sur des corniches en ville. Il a de très petites pattes très courtes, qui ressemblent à des serres de rapaces, et s’il tombe au sol, il ne peut plus se renvoler. D’autre part, les martinets ne peuvent pas manger seuls s’ils ne volent pas ; nous devons donc les gaver manuellement toutes les 2h avec des boulettes de viande et de pâtée insectivore, qu’ils recrachent bien souvent. Nourrir un martinet est un travail considérable, qui demande beaucoup de temps, de patience et de précision : le bec est une membrane de cartilage, que l’on risque facilement de casser en lui ouvrant la bouche…
De plus, un martinet doit faire environ 45g pour voler : s’il est trop maigre ou trop lourd, il ne pourra pas prendre son envol. Chaque année, des milliers de martinets sont ramenés dans les centres de sauvegarde en France, mobilisant des bénévoles en permanence pour leurs seuls soins, avec un taux de relâché qui pourrait parfois être meilleur s’ils étaient directement relâchés sur place . Avant de l’apporter dans un centre de soins, appelez-nous au préalable, afin de vérifier s’il ne pourrait pas revoler avec un petit coup de main (en prenant un peu de hauteur), évitant ainsi de l’arracher à son milieu de vie….